L'auteur écrit: Sans la croyance, rien ne marcherait. C'est la faiblesse de la pensée rationaliste de s'imaginer que s'il n'y avait que la raison, tout marcherait, au contraire. On méprise la croyance, mais c'est par une vue incroyablement courte. La vérité a cependant tous les droits. Contre la croyance, contre l'incroyance, contre le doute. Toujours la culture s'est appuyée sur une représentation du réel et jamais autant sur la réalité même. Pratiquer une brèche. Casser un conformisme. Reprendre une liberté. Rouvrir un territoire.
Le spirituel et le politique. Reprise avec quelques modifications (un chapitre en moins, etc.) du premier essai de l'auteur, publié chez Hurtubise HMH en 1963. La ligne générale des cinq articles rassemblés (publiés dans Cité libre, Situations, Ecrits du Canada français, etc., entre 1952 et 1963) a été bien résumée par le préfacier d'une édition précédente: chercher dans le renouveau catholique des arguments pour secouer la léthargie nationaliste des Canadiens français et ouvrir les consciences au monde, à la justice sociale (par le syndicalisme), à la joie et à la paix.
Un roman de James Cain, le célèbre Dinner party de Judy Chicago, une page du Journal de Green rapportant une soirée à Harlem: trois prétextes pour l'auteur à jeter un coup d'oeil critique sur les États-Unis, l'américanisme qui envahit le monde en le dépouillant des valeurs qui lui donnaient un sens. On comprendra aisément, une fois que l'on sait que Vadeboncoeur définit la culture comme "Le culte de l'âme", que ces Trois essais réagissent violemment contre le monde contemporain, le matérialisme et l'activisme qui l'empreignent.
